Le Labyrinthe des rêves (Yume no ginga) de Sogo Ishii

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« Le 210 ème jour de cette année, à 21h09, le train supplémentaire pour Gentaiko, rempli de passagers, filait à toute vitesse dans la nuit. Il pleuvait à verse et la visibilité était médiocre. Au même moment, un bus s’approchait d’un passage à niveau, très rapidement. Le train aussi s’approchait à vive allure. Le bus s’arrêta. Puis il avança de nouveau vers les rails. Vitesse du train : 25 mètres par seconde. 10 mètres séparent le bus des rails. S’ils continuent à avancer, dans 9 secondes, ce sera la catastrophe ».

C’est sut ces mots, en voix-off, que Le Labyrinthe des rêves s’ouvre.

Un conducteur de bus séduit les poinçonneuses qui travaillent avec lui. Lorsqu’il s’en lasse, il les tue et maquille ses meurtres en sombres accidents. Une jeune fille  part sur les traces de sa défunte amie. Très vite elle apprend cette légende du conducteur séducteur et assassin. Et très vite, elle le retrouve et va être amener à travailler avec lui. Le conducteur s’intéresse à elle mais, de son côté, elle jure de venger Tsuyako, son amie.

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Sogo Ishii livre avec ce Labyrinthe des rêves un film troublant, envoûtant, empli de mystères. Réalisé dans un noir et blanc magnifique, ou chaque contraste est éclatant, Ishii ménage habilement son suspens et instaure, par ses images – ses cadrages surtout – et la bande son une atmosphère inquiétante, incertaine. Le film est captivant. Tout au long, il y a comme un doute sur la culpabilité du conducteur. Est-il vraiment le tueur en série machiavélique dont la rumeur fait le portait ?

La relation entre ce conducteur et la jeune héroïne, Tomiko, subit inévitablement le poids de cette légende h­orrifiante. Il y a dès lors un jeu de fascination/répulsion qui opère et surtout, qui fonctionne à plein. La scène du verre empoisonné est à ce titre emblématique. Et d’une grande force.

Méconnu en France, Le Labyrinthe des rêves, réalisé en 1997, est un film qui mérite une vraie attention. Cette œuvre très stylisée du fait de cet énorme travail sur la lumière et le noir et blanc est un plaisir pour les yeux. Mais elle est aussi une œuvre mystérieuse, passionnée, ambiguë et, au final, une expérience assez déstabilisante.

Benoît Thevenin

Pour en savoir plus :

* Portrait du réalisateur Sogo Ishii : http://www.cineasie.com/SogoIshii.html

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Le Labyrinthe des rêves – Note pour ce film :

Sortie française le 19 avril 2000

Lire aussi :

  1. The Taste of tea (Cha No Aji) de Katsuhito Ishii
  2. La Nouvelle vie de monsieur Horten (O’Horten) de Bent Hamer (2008)
  3. Blindness de Fernando Meirelles (2008)
  4. Shadow dancer de James Marsh (2012)
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