A matter of interpretation de Lee Kwang-kuk (2014)

Yeon-shin, une comédienne de théâtre frustrée par l’attitude de ses partenaires de scène alors que leur pièce n’attire aucun spectateur, claque la porte avant d’errer mélancoliquement dans les rues de la ville. Son histoire sentimentale vient de brutalement prendre fin, sa carrière d’actrice stagne, elle se retrouve à la croisée des chemins. Dans un parc, elle rencontre par hasard un détective lequel est en train d’enquêter sur le suicide d’un jeune homme, lequel ressemble étrangement au héros du rêve qu’elle a fait la nuit précédente.

Ancien assistant de Hong Sang-soo (Conte de cinéma, Ha ha ha), Lee Kwang-kuk réalise une comédie douce-amer dans la pure lignée des films de celui qu’il a assisté. S’il est une énième variation des tribulations sentimentales de personnages perdus entre rêves et réalité, le film invite les spectateurs à un jeu ludique ou il est question justement de faire la distinction entre les deux.

Le cinéaste ne fait pas réellement preuve d’originalité – le récit ne dépasse guère le cadre de la bluette inoffensive – et la mise en scène, articulée autour de quelques éléments récurrents (un banc, une voiture, le feu), est elle-même assez simpliste. Le film repose ainsi surtout sur les épaules des comédiens, en particulier Shin Dong-mi (déjà l’héroïne du précédent et premier long-métrage de Lee Kwang-kuk, Romance Joe en 2012) plutôt attachante dans le rôle de Yeon-shin. S’il est un divertissement amusant honorable, A matter of interpretation peine quand même à soulever autre chose que des sourires polis. N’est tout simplement pas Hong Sang-soo qui le veut.

B.T

Lire aussi :

  1. Foxcatcher de Bennett Miller (2014)
  2. The Homesman de Tommy Lee Jones (2014)
  3. Les Merveilles (Le Meraviglie) d’Alice Rohrwacher (2014)
  4. One summer de Yang Yishu (2014)
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