Une nuit d’été, le mari de Zhen Liu se fait arrêter par la police sans que celle-ci ne comprenne ou ne puisse obtenir des informations sur ce qui lui est reproché. Elle se retrouve seule avec sa fille encore très jeune, en complète perdition et avec un moral très affecté, cherchant de l’aide et des réponses auprès de son entourage, notamment Lv Xin, un avocat qui a été son amant.
Cette histoire, entièrement perçue à travers le point de vue d’une Zhen Liu affligée par le poids de la situation, prend place dans un contexte politique qu’une télé restée allumée dans une séquence nous rappelle, celui de la retentissante et tortueuse affaire Bo Xilai. Cet ambitieux haut responsable du Parti Communiste chinois a vu son ascension foudroyée par de graves accusations de corruption, soit le point de départ d’un scandale plus vaste encore, mais peu étayé par des preuves.
Dans le film de Yang Yishu, les faits reprochés au mari de Zhen Liu semblent s’apparenter à cette affaire Bo Xilai, mais ce n’est pas là l’objet même du récit. Zhen Liu étant désemparée et sans grande ressource pour comprendre ce qui arrive à son époux, elle erre dans une Chine mouvante, en construction, et où ses repères paraissent s’effondrer. La jeune femme subit la situation, ne se révolte jamais. Il n’est alors pas évident de s’attacher à son personnage, à son parcours. Le parti-pris de la réalisatrice étant de ne pas dévier du point de vue de Zhen Liu, le spectateur n’en sait jamais plus qu’elle, mais surtout se heurte à la répétition de scènes amorcées et qui ne trouvent jamais de suite. Ainsi, l’impression générale est celle d’un récit totalement décousu et offrant peu de prises auxquelles se raccrocher. Le personnage de Zhen Liu ne suscite guère d’empathie, l’émotion de décole jamais et le spectateur est comme maintenu à distance pendant toute la durée du film.
B.T
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