Radio Days de Woody Allen (1987)

Avec Radio Days, Woody Allen célèbre l’âge d’or de la radiophonie et rassemble ses souvenirs personnels, quelques anecdotes qui font la légende de ce média, pour une succession de saynètes souvent amusantes.
Woody se met en scène à travers le personnage de l’enfant d’une modeste famille juive new-yorkaise. Les aspects biographiques sont parfois perceptibles mais se mélangent habilement avec le reste, quelques anecdotes peut-être un peu fantasmées et d’autres bien réelles, comme par exemple ce fameux épisode ou Orson Welles réussit à faire croire à une invasion extra-terrestre en rejouant sur les ondes La Guerre des mondes de son homonyme H.G Wells…

Woody Allen raconte toujours la petite histoire liée à la Grande et dépeint ainsi délicatement toute une époque troublée : l’anti-communisme naissant, l’attaque de Pearl Harbor, l’entrée en guerre des Etats-Unis etc. Mais plus que tout, le cinéaste rend hommage à un média qui bouleversa les habitudes des américains. Les parents du garçons lui reprochent de s’abrutir à écouter les « vilaines » histoires contées par les animateurs, alors que ces résultats scolaires sont médiocres. Aujourd’hui, ces accusations sont souvent davantage portées contre la télévision et l’internet, on les comprend ainsi presque, sauf qu’à l’instar de ces autres médias offrent comme possibilité, Woody Allen montre que l’enfant se construit intellectuellement et en tant que personne grâce à cette radio. Elle lui ouvre de nouvelles fenêtres sur le monde.

Le film se déroule pendant 1h20 au rythme d’une belle mélodie. Le cinéaste utilise beaucoup des standarts musicaux de l’époque (notamment Glenn Miller et Duke Ellington), car la radio c’est évidemment aussi ça. On retrouve de fait cette ambiance jazzy si particulière au cinéma de Woody Allen. Il réussit aussi à toujours trouver l’équilibre entre légèreté et une nostalgie qui n’est jamais trop appuyée, malgré la dernière touche un peu amer, un cri d’amour à ses voix qu’il regrette et qu’il entend de moins en moins à mesure que les années passent.

Sans être le meilleurs de ses films, Radio Days est au moins un des plus tendres et des plus charmants qu’il ait réalisé.

Benoît Thevenin

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Lire aussi :

1. Whatever Works de Woody Allen (2009)
2. Woody Allen : A documentary de Robert B. Weide (2012)
3. Prends l’oseille et tire-toi (Take the money and run) de Woody Allen (1969)
4. Match Point de Woody Allen (2005)

Publié le dimanche 27 septembre 2009. . Vous pouvez laisser un commentaire, ou faire un trackback depuis votre propre site.