Cinéaste phare de la nouvelle génération apparue en Indonésie à partir de la fin des années 1990, Riri Riza s’est notamment signalé avec Eliana, Eliana en 2002. Les festivaliers du FICA de Vesoul ont déjà eu l’occasion de se confronter à son univers avec la présentation en compétition en 2013 d’Atambua 39° Celsius (Prix INALCO). Riri Riza est sinon connu pour avoir réalisé en 2016 la suite, presque 15 ans après, au film culte de Rudy Soedjarwo, la comédie romantique adolescente Ada Apa dengan Cinta ? (What’s up with love ?, 2002).
Avec Athirah, Riri Riza revient à un cinéma plus personnel et intimiste. Tourné sur les terres de son enfance à Makassar, le film fait le portrait d’Athirah, une mère aimante mais qui subit en silence les errances de son mari polygame. L’histoire se déroule à la fin des années 50 et s’inspire de l’histoire vraie d’une famille indonésienne des Célèbes du sud. Riri Riza construit son récit à travers le regard de Ucu, le fils lycéen, seul garçon de la famille… jusqu’à ce que sa mère tombe de nouveau enceinte.
Mis en scène avec élégance – des plans soignés et finement composés, des ralentis très stylisés, une part importante accordée à la musique – Athirah oscille entre l’innocence des premiers émois adolescents et la relative lourdeur de la solitude supportée par Athirah, ainsi que son sens du sacrifice. Athirah constitue ainsi un film, simple, digne et émouvant, et qui est aussi un bel hommage à toutes les mères.
B.T
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