Sans nouvelle depuis « Nobody Knows », Hirokazu Kore-Eda nous revient coup sur coup avec « Still Walking » (actuellement en salle) et « Air Doll », présenté dans la section Un Certain regard de Cannes 2009.
Alors que le très beau Still Walking continue d’être à l’affiche de certaines salles françaises, Kore-Eda présente sur la Croisette un curieux objet, plus léger en apparence, en tout cas plus fantaisiste que ces oeuvres précédentes. Air Doll, c’est l’histoire d’une poupée gonflable qui peu à peu prend vie et tente de se faire une place dans le monde des humains de chaires et de sang.
Le film est magnifique si l’on s’en tient à sa mise en scène ultra élégante et sophistiquée, à la musique simple et envoûtante qui confère au métrage tout son charme.
Néanmoins, le film ne tient pas tout à fait ses promesses. On est d’abord fasciné par, justement, le charme de cette histoire, l’élégance de la mise en scène et le magnétisme de l’héroïne. Le récit fourmille d’idées, de trouvailles même, y compris dans la réalisation. On sourit aussi beaucoup, notamment face aux références cinéphiles qui ponctue tout le film (la poupée une fois humanisée trouve un job dans un vidéo-club…).
Pourtant le film finit par décevoir. D’abord parce qu’il est bien trop long (quasi 2h10) et que le charme s’épuise. Aussi parce qu’il n’assume finalement pas son idée principale. Air Doll évoque la vacuité existencielle de l’homme mais ne pousse pas la réflexion assez loin. L’histoire ne reste que le prétexte à un petit film poétique et inoffensif. Le charme fonctionne un temps mais s’essouffle donc. Kore-Eda nous laisse cette fois sur notre faim.
B.T
Air Doll – Note pour ce film :
Lire aussi :
Un petit commentaire pour vous dire d’aller voir sur le site du Potemkine qui édite actuellement deux films incroyables de Kore-eda qui sont « after life » et « maborosi »… très bientôt dans les bacs!