Les Voyages du vent (Los viajes del viento) de Ciro Guerra (2009)

Ignacio est un accordéoniste itinérant qui a passé toute sa vie à jouer de son instrument et chanter. Son épouse vient de décéder et Ignacio part pour un loin voyage lointain afin de rendre à son premier propriétaire cet accordéon diabolique sur lequel pèse une légende et qui l’aura quelque peu détourné de son aimée toute sa vie durant. Un jeune homme emboîte son pas et souhaite accompagner Ignacio dans son périple, avec l’espoir d’apprendre à ses côtés à jouer de l’instrument et devenir un accordéoniste accomplit…

Loin de Bogota, que la Colombie est belle et calme ! Les Voyages du vent est un joli récit initiatique, au charme éculé mais sincère. Le film est à la fois contemplatif, avec les images sublimes d’une Colombie rurale qui est traversée par nos protagonistes, et en même temps entraînant, avec cette place accordée à la musique lors de chaque escale. Ces séquences musicales ont une exceptionnelle intensité, avec en point d’orgue un battle entre joueurs d’accordéons assez sensationnel, en tout cas magique et captivant.

Les Voyages du vent caresse les yeux et la rétine mais pas seulement. La maîtrise cinématographique du réalisateur Ciro Guerra est tout autant manifeste, par la grâce d’un récit elliptique parfaitement maîtrisé, et par la qualité d’un montage sobre et efficace qui confère notamment aux scènes de percussion une intensité autant visuelle que sonore.

Le film est beau, simple mais nous entraîne vers une direction un tout petit peu osée. Le film s’achève sur une note que l’on aurait pas envisagé en s’embarquant dans ce voyage. C’est la preuve du travail conscencieux de Guerra, lequel réussit un film en tout point aboutit, en tout point juste. La fin est brillante, surprenante, qui laisse un personnage face à ses obsessions, le perd dans son égoïsme forcené, et qui abandonne l’autre à une déception que son naïveté et son empathie ne consoleront pas.

Benoît Thevenin

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Les Voyages du vent – Note pour ce film :

Lire aussi :

1. Les Murmures du vent (Sirta la gal ba) de Shahram Alidi (2009)
2. Soie (Silk) de François Girard (2009)
3. Nuits d’ivresse printanière (Spring Fever/Chun feng chen zui de ye wan) de Lou Ye (2009)
4. Le temps qu’il reste (The Time that remains) d’Elia Suleiman (2009)

Publié le mardi 2 juin 2009. . Vous pouvez laisser un commentaire, ou faire un trackback depuis votre propre site.