Headhunters (Hodejegerne) de Morten Tyldum (2011)

Roger Brown est chasseur de tête au sein d’une grande entreprise stratégique. Il est riche et marié à une femme sublime. Roger à tout mais il fait un complexe de sa petite taille. Il pense que Diana, son épouse, ne peut rester avec lui que tant qu’il est capable de l’entretenir. Il se trouve que justement, sa situation financière commence à être inquiétante. Roger mène également une existence secrète de voleur de tableaux. C’est le recel de ces oeuvres d’arts qui lui permet de maintenir son train de vie. Diana, elle aussi à un goût pour les arts. Lors du vernissage de sa propre galerie, elle présente à Roger, un certain Clas Greve, un danois qui serait le propriétaire d’un tableau de Rubens d’une valeur inestimable…

Le cynisme de Roger Brown dans les premiers instants du film n’est pas sans rappeler celui d’un George Clooney dans In the air. Headhunters commence ainsi, sur un mode relativement tranquille et à l’humour acerbe. On se dit que la double-vie de Roger va constituer le socle d’une histoire simple et sympathique, et de s’en contenter. On est pourtant pas au bout de nos surprises.

Morten Tyldum va construire son récit autour de la rivalité entre Roger Brown et Clas Greve (Nikolaj Coster-Waldau, actuellement à l’affiche de la série Game of thrones). D’abord simple, l’enjeu premier étant évidemment le coeur de Diana, la rivalité s’étend à d’autres territoires. Clas n’est pas seulement un grand séducteur, il est aussi un homme rompu au combat, qui a été dans les forces spéciales, et qui est supérieurement intelligent à la moyenne.

Le film est réjouissant car totalement imprévisible et formidablement mené. Le récit vire assez rapidement au jeu de massacre et Roger va subir un acharnement tel de la part de Clas que plus d’une fois il passera près de la mort. Le cinéaste livre un film habile et haletant, multiplie les pistes et favorise des rebondissements qu’il est impossible d’anticiper. Plusieurs fois, on semble frappé d’évidence face à la tournure que semble prendre l’intrigue. Morten Tyldum est trop malin pour laisser les choses se dérouler facilement et les attentes seront toujours déjouées, le tout dans le respect des personnages et des spectateurs. Le cinéaste ne triche pas pour surprendre, et c’est ce qui rend le film si plaisant. Headhunters pourrait se résumer à une chasse à l’homme impitoyable et machiavélique. Il est plus que ça. Mené tambour battant et sans temps mort, il est une fantastique révélation, un thriller d’action comme rarement on a l’occasion d’en voir.

Benoît Thevenin

Headhunters ****

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