REC. de Jaume Balaguero et Paco Plaza (2007)

Une journaliste télé et son caméraman suivent une équipe de pompiers pour une émission intitulée « Pendant que vous dormez ». La nuit s’annonce banale jusqu’au coup de téléphone d’une vieille dame réclamant du secours. L’équipe télé suit les pompiers dans leur intervention, mais ce qui les attend dépasse toute ce qu’ils auraient pu imaginer.

Nous avons déjà beaucoup parlé ici des documenteurs, ces films qui prétendent relater des évènements réels avec les moyens du documentaire mais qui ne sont en fait que de pures fictions. Rec fait partie de cette nouvelle vague de documenteurs, une véritable tendance qui aura marqué la quinzième édition du festival de Gérardmer, lequel proposait au public, outre Rec, Cloverfield et Diary of the dead. Tous ces films partagent un même concept, une mise en scène concentrée sur le seul point de vue d’une caméra portée par l’un des personnage. En claire, le principe des FPS est emprunté a certains jeux vidéos par le cinéma.

Rec est sans doute le plus efficace des films que nous avons cités et auxquels nous relions sans hésiter Le Projet Blair Witch. On remarquera que chacun de ces film utilise le principe du point de vue caméra subjective a des seuls fins de frissons et d’angoisse. Il est évident que cette immersion aux confins de l’horreur, ou de la catastrophe (pour le cas Cloverfield), est vectrice d’une identification naturelle avec les personnages in situ et donc à une peur mécaniquement ressentie. Au contraire de Diary of the deadRec va jusqu’au bout de son idée, ne s’écartant jamais de son principe initial. Le cinéma ne transpire donc qu’en de rares occasions. Le film est en son direct et rien n’a été ajouter pour intensifier de manière artificielle un film déjà sous haute tension.

Mais tout celà est une idée de cinéma en soi, une idée de mise en scène. La mise en scène de Rec est tout simplement impressionnante avec des mécanismes de la peur parfaitement huilés et une immersion dans cette fausse réalité facilitée par des moyens aussi simples que fondamentaux. Nous en avons un exemple lorsque le caméraman pose sa caméra pour aller secourir une personne. L’obession de filmer et d’apporter un témoignage sur ce qui se passe n’entrave pas l’urgence humanitaire qui est censée prendre le dessus en toutes circonstances.

Jaume Balaguero et Paco Plaza ont ainsi parfaitement pensé leur travail de cinéaste. La tension est permanente mais va crescendo. Il y a une contamination de l’horreur qui s’opère à mesure que le film avance et qui réduit l’espace de survie des rescapés. En découle une réelle asphyxie chez le spectateur. Rec est une véritable attraction de la peur, à l’instar du train fantôme pour lequel on sait que l’on risque d’être épouvanté mais qui arrive toujours à nous surprendre, et encore plus aux instants ou l’on s’y attend le plus ! Amateurs de sensations fortes, préparez-vous pour le grand frisson.

Benoît Thevenin


REC. – Note pour ce film :

Sortie française le 23 avril 2008


Lire aussi :

  1. [Rec] 2 de Jaume Balaguero et Paco Plaza (2009)
  2. [REC]³ Génesis de Paco Plaza (2012)
  3. Mother of tears (La Terza madre) de Dario Argento (2007)
  4. L’Orphelinat (El Orfanato) de Juan Antonio Bayona (2007)
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Aucun commentaire sur “REC. de Jaume Balaguero et Paco Plaza (2007)”

  1. miversionoriginal dit :

    Interesante. Tu blog se llama así por el libro de Bergman? Agrega mi blog como link, por fa. Gracias.

    http://miversionoriginal.wordpress.com

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