L’Orphelinat (El Orfanato) de Juan Antonio Bayona (2007)

Elevée dans un orphelinat, Laura reviens 30 ans plus tard avec son mari et son fils dans l’intention de restaurer l’endroit et d’en faire un foyer pour enfants handicapés. Simon, le fils de Laura, dialogue avec des amis imaginaires, puis disparait soudainement. Des évènements étranges se succèdent, une inquiétante vieille femme fait son apparition et, alors que tout le monde imagine Simon mort, Laura reste persuadée qu’elle retrouvera son enfant….

L’Orphelinat, produit par Guillermo del Toro, est le premier film de Juan-Antonio Bayona, jeune cinéaste ibérique mais proche de tous ces réalisateurs (Balaguero, Plaza, Del Toro, Cerda etc.) qui font de l’Espagne une place forte pour le cinéma fantastique. Ce n’est donc sans doute pas un hasard si L’Orphelinat est la quintessence de tout le cinéma de ces cinéastes émérites. Le film emprunte des figures à L’Echine du diable, à The Darkness, à d’autres films encore mais ces connexions sont cependant diluées dans un scénario malin, parfaitement écrit, et parfaitement mené.

L’Orphelinat est très simplement un film sans défaut : beau, juste, efficace dans l’affect que ce soit pour l’angoisse ou la poésie. Et les acteurs sont magnifiques : Belen Rueda (Mar adentro) en mère téméraire et Géraldine Chaplin, absolument incroyable en médium pour ce qui est la séquence charnière du film. L’Orphelinat convoque ainsi une somme de thèmes récurrent dans le cinéma fantastique espagnol : le retour à l’enfance, les fantômes, la religion.

Inspiré par l’histoire de Peter Pan – ce qui ici n’est évidemment pas pour nous déplaire – L’Orphelinat est un film brillant, captivant et qui a une emprise réelle sur les spectateurs. Une preuve en est avec le succès phénoménal rencontré par le film au box-office espagnol. On comprend aussi l’intérêt de Guillermo del Toro pour ce joli film, ce joli conte fantastique qui empreinte autant au merveilleux qu’aux peurs enfantines. L’Orphelinat est donc un film sans doute facile à aimer, idéal pour concilier et contenter tous les publics mais qui manque d’un je-ne-sais-quoi pour être un grand film. Il n’en reste pas moins un grand spectacle populaire ainsi que la promesse d’un talent à suivre. Juan Antonio Bayona devrait réaliser son prochain film toujours sous le parrainage de Guillermo del Toro, et nous voilà déjà impatient de découvrir ça.

Benoît Thevenin


L’Orphelinat – Note pour ce film :

Sortie française le 5 mars 2008


Lire aussi :

  1. Afterschool d’Antonio Campos (2008)
  2. Solitaire (Rogue) de Greg McLean (2007)
  3. Beaufort (Bufor) de Joseph Cedar (2007)
  4. REC. de Jaume Balaguero et Paco Plaza (2007)
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