[Sortie DVD] The Hunters de Chris Briant (2011)

Ancien militaire devenu policier, Le Saint est chargé de protégé un témoin crucial dans une affaire à haut risque. Des circonstances plus ou moins hasardeuses vont le mener à Fort Gobben, un endroit paumé dans la forêt où il sera bientôt confronté à des chasseurs tarés et impitoyables…

Avant de sortir directement en vidéo le 29 juin 2012, The Hunters aura quand même bénéficié d’une présentation « prestigieuse » à l’occasion de la clôture du festival de Gérardmer 2011. Il faut dire que le premier long-métrage d’Etienne Huet, ou plutôt Chris Briant comme il préfère se faire appeler, a été tourné dans les environs de Metz, à quelques encablures (un peu moins de 200 km) des lieux du festival. Fantastic’Arts, en nette perte de vitesse depuis quelques années, ne pouvaient pas vraiment faire l’impasse sur cette production locale. La solidarité régionale a ses limites. Pourtant, dans le cas présent, le lien régional ne saute pas aux yeux. The Hunters a été tourné en anglais avec des acteurs américains, les décors sont impersonnels et ne permettent pas vraiment d’identifier les lieux du tournage, et le réalisateur s’est attribué un pseudonyme anglicisant pour se donner une certaine contenance. C’est bien connu, tout ce qui vient des Etat-Unis est la garantie même d’une production de qualité. Pardon, on est évidemment pas sérieux à écrire cela.

Chris Briant se prend lui très au sérieux – ce qui ne peux pas être un reproche – mais peut-être trop. Affirmer comme il le fait une ambition internationaliste sans en avoir tellement les moyens (le film a été fait avec un budget modeste de 2 millions d’euros), ça s’appelle vouloir péter plus haut que son cul. Certes le film a été beaucoup plus montré à l’étranger (au Etats-Unis et au Japon) qu’en France, mais ça ne lui donne pas tellement raison non plus.

Il y a un décalage entre ambition et mégalomanie aveugle. Il est vrai qu’en France, il n’est pas toujours très bien vu pour un réalisateur se mettre en scène. Il n’est pas question d’en faire le procès à Chris Briant ici, mais quand il nomme son personnage « Le Saint », on se demande s’il est vraiment sérieux où si sa véritable ambition n’est pas plutôt d’intégrer la collection des films référencés par le très estimable site Nanarland ?

Chris Briant s’est donc auto attribué le premier rôle. Tant mieux pour lui, ça fait un salaire d’économisé sur le budget et en plus ça lui permet de trouver une bonne excuse pour emballer la très charmante Dianna Agron. Chris est ainsi de quasiment tous les plans. Soit. Chris cabotine un max – mais c’est bien arrivé à quelques très grands – même si on le reconnait, il surjoue  bien moins que ses partenaires à l’écran. La colère de Terence Knox dans le tribunal est par exemple mémorable.

Pour être honnête, The Hunters est certes un mauvais film, mais qui n’est en rien pire que 99% des téléfilms de genre diffusés par M6 ou les chaînes du câble et de la TNT. La réalisation n’a rien d’inspirée, mais elle tient a peu près la route, à quelques faux raccords près. On ne peux pas enlever à Briant sa volonté de livrer un film un minimum carré. En cela, il a bien digéré ce qui caractérise toute la production US, même la plus cheap : qu’importe si le scénario est boiteux, du moment que la mise en scène est un un peu soignée.

Justement,  The Hunters souffre d’abord d’un scénario extrêmement mal écrit, maladroitement alambiqué, qui ménage mal ses surprises et qui… qui ne surprend d’ailleurs pas, à aucun moment. Les mystères qui planent sur l’intrigue sont très relatifs et ne suffisent pas à nous embarquer dans le trip de l’improbable aventure du Saint. Les dialogues n’aident pas non plus, par exemple celui-ci que l’on a retenu « on est pas des animaux, on est des vikings ! ». Là, le potentiel nanar du film s’affirme un peu plus. Il ne sera jamais démenti. Chris Briant l’aura bientôt sa chronique sur Nanarland, on en doute pas.

Benoît Thevenin

Lire aussi :

1. Twilight – Chapitre 2 : Tentation (The Twilight Saga: New Moon) de Chris Weitz (2009)
2. Karaoké de Chris Chong Chan Fui (2009)
3. Beast de Christoffer Boe (2011)
4. Death is my profession d’Amir Hossein Saghafi (2011)

Publié le vendredi 29 juin 2012. . Vous pouvez laisser un commentaire, ou faire un trackback depuis votre propre site.