Mother of tears (La Terza madre) de Dario Argento (2007)

Gérardmer 2008/Film de clôture.

Il y a longtemps que l’on a perdu Dario Argento. De temps en temps, un film nous redonne un peu d’espoir (Le Syndrome Stendhal, Le Sang des innocents, Jennifer – sa contribution à la série de téléfilm de la collection Masters of Horror) et puis ces espoirs sont vite déçus. Que dire de Mother of tears ? Il s’agit d’un nauffrage. A tous les niveaux. La déception est d’autant plus grande que le film clôt une trilogie commencée avec un des films majeurs de l’histoire du cinéma (Suspiria), et poursuivit avec une oeuvre déjà différente et un peu moins impressionnante (Inferno). Mais même sans cela, Mother of tears est un film raté à tous les étages, duquel il n’y a strictement rien à sauver et qui procure une peine immense, le sentiment d’avoir perdu pour toujours un cinéaste autrefois admiré…

Avec son esthétique de (mauvais) film porno, déjà entrevu dans la bande-annonce, Mother of tears s’apparente d’emblée à une grosse blague. On pourrait d’ailleur rire avec un nom de réalisateur inconnu, tant Argento enchaîne les séquences ridicules mais, dans ce cas précis, nous ne pouvons qu’être affligé. Argento, qui n’a jamais été un très grand directeur d’acteur, nous montre également dans ce film, sa fille dans ce qui est sans aucun doute possible sa plus mauvaise prestation d’actrice à ce jour. Le personnage qu’elle incarne est en plus mis dans des situations impossibles à concevoir et vectrice de sarcasmes obligés.

A ce niveau là de médiocrité, on en arrive à faire l’impasse sur les effets spéciaux numériques ratés. Le coup de grâce en fait. Alors, à quoi se raccrocher ? Une séquence initiale de meurtre finalement pas mal et le clin d’oeil d’Udo Kier, pas vraiment génial mais sympathique, d’autant plus que sa séquence permet de faire le lien avec les autres films de la trilogie. Un lien qu’on préfèrerait taire, mais le souvenir de ces films nous force à nous rappeler qu’il fût un temps ou Argento était inspiré. Un temps ou Argento était grand.

Benoît Thevenin


Mother of tears – Note pour ce film : 0

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