Arrête-moi si tu peux (Catch me if you can) de Steven Spielberg (2003)

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Longtemps considéré comme un cinéaste optimiste, Steven Spielberg amorce un virage au début des années 2000 avec des films sombres et relativement désespéré, A.I en 2001, Minority Report en 2002. Dans la mesure ou il réalisera encore La Guerre des mondes et Munich en 2005, Arrête-moi si tu peux constitue une parenthèse dans le chemin qu’emprunte le cinéaste.

Le film débute par un délicieux générique réalisé par les français Olivier Kuntzel et Florence Deygas, alors tout droit sortis de la fameuse école des Gobelins. L’influence de Saul Bass semble évidente et cette première séquence lance idéalement le film. La promesse d’une oeuvre fantaisiste est donnée. Spielberg ne la trahira pas. Le sujet est déjà quelque peu extravagant puisque DiCaprio joue le rôle de Franck Abagnale Jr, arnaqueur de haut vol, coupable de son génie à la duperie et d’un incroyable culot. DiCaprio est bluffant par sa capacité à changer d’attitude en un clin d’oeil et donne une consistance étonnante au personnage.

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Arrête-moi si tu peux est un des films de Spielberg les plus et les mieux rythmé. Le cinéaste n’invente rien dans la mise en scène ou dans les scènes de comédie mais réussit tout de même un divertissement de haut vol, fascinant par la trajectoire hallucinante du personnage principal, un jeux de passe-passe truculent, léger et simplement jubilatoire. Dès le début, la séquence ou l’apprenti arnaqueur réussit à prendre la place d’une professeur défaillante, nous installe dans l’ambiance, nous captive. Plus le mensonge sera énorme et mieux ca passera.

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Néanmoins, Arrête-moi si tu peux n’est pas qu’un film réjouissant et enlevé. Il révèle une mélancolie assez profonde qui ne manque pas de nous toucher. Difficile de ne pas s’attacher au personnage joué par DiCaprio, difficile de ne pas apprécier sa capacité à faire tourner en bouriques police et institutions, d’autant qu’Abagnale n’est jamais présenté comme ayant un mauvais fond. Il est dans une logique ou en échappant à l’inspecteur qui le poursuit, il fuit une réalité familiale douloureuse qu’il essaye d’arranger. Franck Abagnale poursuit une image du passée, le souvenir d’une danse de ses parents dans le salon. Par la force des choses, Franck s’est retrouvé seul, comme trahit par ses géniteurs dès lors qu’ils se sont séparés. Franck restera toujours seul, malgré les femmes qui défilent, parce que ses mensonges l’imposent et parce que c’est inscrit dans sa nature.

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L’entrain du film s’accommode plutôt bien de ces ruptures de ton. On passe du sourire à la tendresse la plus compatissante, selon un équilibre parfait. Arrête-moi si tu peux est un des films les plus sympathique de son auteur.

Benoît Thevenin


Arrête-moi si tu peux ****

Sortie française le 12 février 2003

Lire aussi :

  1. La Guerre des Mondes (War of the Worlds) de Steven Spielberg (2005)
  2. Indiana Jones et le Royaume des Crânes de cristal de Steven Spielberg (2008)
  3. Le Terminal (The Terminal) de Steven Spielberg (2004)
  4. Les Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne (The Adventures of Tintin: Secret of the Unicorn) de Steven Spielberg (2011)
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Aucun commentaire sur “Arrête-moi si tu peux (Catch me if you can) de Steven Spielberg (2003)”

  1. Rom_J dit :

    Tout à fait d’accord, Catch me if you can est un des meilleurs films de speilberg, du moins récemment. C’est le premier film où j’ai commencer à supporter Leonardo Dicaprio, et depuis j’ai adoré toutes ses prestations. Un tournant, donc…

  2. Vlad dit :

    Un très bon film que j’ai beaucoup aimé. Bien mis en scène et bien interprété

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