Fétichisme chez Truffaut

Chacun des films de Truffaut est profondément à l’image de l’artiste lui-même. Tous ses films sont, plus qu’ailleurs, personnel. Ainsi, L’homme qui aimait les femmes, avant d’être Charles Denner, est d’abord François Truffaut.

Dans le cinéma de Truffaut, on peut noter cette fascination pour l’autre sexe, ce goût qui se manifeste à l’écran par un fétichisme manifeste. L’actrice n’est jamais plus belle que dans les films de Truffaut. J’aime à dire que filmer une actrice, pour un réalisateur, c’est une manière de la « posséder » autrement que sexuellement. Truffaut, comme Hitchcock, offre la preuve par l’image. Des jambes nues. Son cinéma regorge de plans de ce type. Elles marquent l’adoration de Truffaut pour les femmes. Il en tire une certaine quintessence de sensualité. Dans L’homme qui aimait les femmes, le personnage de Bertrand Morane joué par Charles Denner raconte que pour lui « les jambes des femmes sont comme les branches d’un compas qui encerclerait la terre de toutes parts, lui conférant équilibre et harmonie ».

Voila quelques photos extraites de films du François Truffaut :

Baisers volés

La Sirène du Mississipi

« Séduction, suggestion et sensualité se confondent chez le réalisateur. Les scènes d’amour sont rarement dévoilées, à l’image des corps qu’il préfère vêtus, ce qui ne l’empêche pas de jouer avec des parties du corps comme cette scène dans Vivement dimanche où Julien (Jean-Louis Trintignant) annonce à sa femme Marie-Christine (Caroline Sihol) qu’il veut divorcer. La caméra fait face à Trintignant et le spectateur devine de dos sa femme assise, faisant semblant de lire un journal, le visage légèrement de profil. En réponse à son mari, elle relève sa jambe gauche qu’elle pause négligemment sur l’accoudoir du fauteuil, la caressant, se présentant ainsi dans une pause on ne peut plus suggestive adressée au mari. » (1)

Vivement Dimanche


Le cinéma de François Truffaut est imprégnée de cette sensualité, est même caractérisée par elle.  Si les films de Truffaut son aussi doux à regarder c’est notamment parce qu’il porte un regard amoureux sur ses actrices, un regard qui n’a rien de provoquant et renvoie aux hommes autant qu’aux femmes l’image de leurs fantasmes, pas forcément sexuel il faut le préciser,  mais leurs fantasmes eu égard aux relations hommes/femmes.

Il y a de fait comme un voile de pureté sur ces films et une atmosphère sensuelle quasi permanente

L’Homme qui aimait les femmes (affiche allemande)

Trop belle pour toi

(1) Ce passage entre guillemets et en italiques est une citation d’un texte que vous pouvez trouver (et dans sa version intégrale) à ce lien : http://www.speeddatingtv.com/culture/Truffaut.htm

Lire aussi :

  1. La Nuit américaine de François Truffaut (1973)
  2. L’Amour en fuite de François Truffaut (1979)
  3. Antoine et Colette de François Truffaut (1962)
  4. Jules et Jim de François Truffaut (1962)
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