Le Conte des contes de Matteo Garrone (2015)

 

Récompensé  par deux Grand Prix du jury à Cannes pour ses deux précédents films (Gomorra en 2008 et Reality en 2012), Matteo Garrone concours de nouveau pour la Palme d’Or avec Le Conte des contes, un film très différent de ceux qui ont fait sa réputation, et qui de ce fait surprend quelque peu. Ce long-métrage, en fait le 8e de fiction qu’il réalise, est l’adaptation du livre de contes de Giambattista Balise, chef d’oeuvre du patrimoine italien écrit au début du XVIIe siècle et qui inspirera ensuite d’autres conteurs emblématiques, qu’il s’agisse de Charles Perrault ou des frères Grimm.

Le Conte des contes renferme trois histoires extraordinaires et cruelles se déroulant dans trois royaumes imaginaires et séparés. Les récits ne se croisent ni ne se mélangent, mais ils se partagent quelques points communs. Il est partout question de Rois et Reine, de prince et princesse, de monstres et de freaks. Matteo Garrone mène alternativement les trois contes, finalement reliés seulement par une unité graphique spectaculaire. Ce n’est pourtant pas peu dire car, si le film est impressionnant, c’est d’abord pour tout le travail esthétique réalisé. La composition des plans, la photographie, les décors, le bestiaire… Le monde imaginaire construit par Matteo Garrone ne frappe pas exactement pour son originalité, mais il ne cesse de susciter l’admiration tant il est riche, soigné, et beau.

Le film n’est cependant pas qu’un bel objet de contemplation, il recèle aussi de personnages forts, aux personnalités bien affirmées, et excellemment incarnés. Les histoires elles mêmes sont foisonnantes et passionnantes, assez en tous les cas pour que l’on se laisse saisir et emportés. Le temps oeuvrera pour nous dire dans quelques temps si le film imprime durablement la rétine de ses spectateurs, mais en attendant, il serait dommage de bouder le plaisir immédiat qu’il diffuse.

B.T

Lire aussi :

  1. Reality de Matteo Garrone (2012)
  2. Gomorra de Matteo Garrone (2008)
  3. Un Conte de Noël d’Arnaud Desplechin (2008)
  4. Conte de l’obscurité (Skazka Pro Temnotu) de Nikolay Khomeriki (2009)
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