Pastorela d’Emilio Portes (2011)

Un petit diable poursuivit dans la rue par une voiture de police. L’agent sort, il est déguisé en ange. Le ton est donné ; il l’est d’autant plus quand le récit démarre à son réel point de départ avec un curé en train de pilonner derrière une bonne soeur et qui, dans son affaire, rend l’âme. Irrévérencieux et délirant, le film sera tout le long, avec plus ou moins d’inspiration quand même.

Au moments des fêtes de Noël, les paroisses s’affrontent à l’occasion d’un concours de Pastorelles, des mises en scènes théâtrales où les figures du Diable et des Anges s’affrontent. Le Diable est interprété tous les ans par l’agent Jesus Juarez, dit Chucho, sauf que cette année le nouveau pasteur à pris la décision de confier le rôle à quelqu’un d’autre.  Chucho ne l’accepte pas et va tout faire pour récupérer le rôle.

Pour son second long-métrage (après Conozca la cabeza de Juan Perez en 2008), Emilio Portes offre un film original et très drôle. Il met en scène un petit monde très codifié, où la population de la ville se chiffre à 6666 âmes, le numéro de la police est le 6-66 etc, où des dizaines de diables défilent dans les rues. Le jeune cinéaste n’est pas avare non plus en références, même si très communes mais qui là encore produisent leur effet : le vomi de L’Exorciste ou bien une horde de petits diables qui rappellent les morts-vivants du Zombies de Romero.

Le film patine quand même un petit peu en son milieu, par des situations qui finissent par être un peu répétitives et des runnings gags qui deviennent lassant. Emilio Portes prouve cependant qu’il a de la suite dans les idées. La fin est absolument mémorable, épique, généreuse et enthousiasmante. Rester sur cette impression là, on ne demande pas mieux.

Benoît Thevenin

Pastorela ***1/2

Lire aussi :

  1. Footnote (Hearat Shulayim) de Joseph Cedar (2011)
  2. Michael de Markus Schleinzer (2011)
  3. The Cat (Go-hyang-i: Jook-eum-eul Bo-neun Doo Gae-eui Noon) de Byun Seung-wook (2011)
  4. Habemus Papam de Nanni Moretti (2011)
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