New York – Unité Spéciale S13E01 : Scorched Earth

Pour le lancement de la 13e saison de New York – Unité Spéciale, NBC a décidé de frapper un grand coup et de faire le buzz. Avant le programme, un carton pour avertir que l’histoire ne s’appuie sur aucun fait ou personnage réel, soit le cynisme hollywoodien dans toute sa splendeur. Personne ne peut être dupe de la ressemblance entre cet épisode de la série de Dick Wolf avec le plus fameux crime sexuel de l’année (à tout le moins), l’affaire Strauss-Kahn.

Un homme, griffé au niveau du cou, sort d’une chambre d’hôtel. Il croise sans un regard une femme de chambre qui titube dans le couloir. Pendant qu’il rejoint sa fille pour un déjeuner, puis l’aéroport JFK qui doit l’emmener vers l’Italie, l’unité spéciale de la police de New York en charge des crimes sexuels est mise en alerte. L’homme est le patron d’une puissante organisation financière mondiale et aussi le favori pour devenir le nouveau premier ministre de l’Italie…

Les similtudes avec l’affaire DSK sont flagrantes et le scénario respecte la chronologie des faits connus dans le processus judiciaire réel contre l’ex favori pour la présidentielle française de 2012, et ce jusque dans les moindres détails. La ressemblance est poussée jusqu’au choix du casting pour les personnages de l’affaire. Franco Nero, dans la voix et même les traits, incarne avec le personnage de Roberto Distasio, un DSK seulement moins massif que celui que l’on connait mais très ressemblant. Anika Noni Rose pour le personnage de la femme de chambre violée, se livre elle à un numéro qui évoque à s’y méprendre presque la prestation livrée par Nafissatou Diallo à la télévision lorsqu’elle a révélé au monde entier sa version des faits…

L’épisode s’intitule « Scorched Earth », soit une référence à une stratégie militaire qui vise à détruire les moyens de défense de l’adversaire. Là encore, toute ressemblance avec la réalité de l’affaire DSK serait évidemment fortuite… Les scénaristes prennent cependant le parti de considérer Roberto Distasio comme coupable et s’accorderont la liberté de ne pas laisser leur accusé libre.

Dans une scène clée, la nouvelle recrue de la série, la detective Amanda Rollins (Kelli Giddish), s’entretient brièvement avec l’homme politique qui lui fait bien comprendre que dans cette affaire, peu importe la vérité, ce qui compte ce sont les rapports de forces.  Les propos de Roberto Distasio sont puant de cynisme, et Amanda Rollins dissumule mal son dégoût.

Au final, si dans les faits réels DSK est resté libre et la morale bafouée, les scénaristes de la série opèrent à un compromis pour que cette même morale soit à peu près préservée. Les jurés ne s’accordent pas sur l’accusation de viol mais jugent Roberto Disasio coupable de séquestration. Il est condamné à passer un an derrière les barreaux de la prison de Rikers Island. Le système triomphe, à minima certes, mais quand même.

B.T

Lire aussi :

  1. Le Journal d’une femme de chambre de Luis Buñuel (1964)
  2. Bienvenue à Zombieland (Zombieland) de Ruben Fleischer (2009)
  3. Mort du comédien et humoriste français Sim
  4. Les Regrets de Cédric Kahn (2009)
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