Samson et Delilah (Samson and Delilah) de Warwick Thornton (2009)

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Premier long-métrage de Warwick Thornton, « Samson et Delilah » fait partie de ses films difficiles à appréhender, quelque peu hermétiques même, malgré la fascination visuelle qu’ils nous inspirent.
Je vais évoquer ce film à la première personne tant il nécessite une approche personnelle. Ce qui me manque pour déverrouiller vraiment la lecture de ce métrage, c’est la connaissance de l’Australie, et plus spécifiquement du peuple aborigène, de sa place dans la société australienne contemporaine.

Samson et Delilah est un film quasi mutique, en raison principalement de la surdité du personnage de Samson. Avec Delilah, c’est une errance sans but autre que la survie qui s’impose. Les personnages ne communiquent d’aucune manière entre eux, leur relation amoureuse est difficile à entrevoir. Samson sniffe à longueur de journée des bidons d’une essence qu’il sillonne directement des réservoirs de motos etc.

Malgré cette apparente vacuité existentielle, il y a dans le parcours des deux personnages, dans leurs quelques allés/retours vers la « vie moderne » des australiens, quelque chose qui se tisse qui raconte un peu l’ostracisme dont les aborigènes sont victimes. La question est difficile à aborder complètement avec mon regard de petit français qui n’a jamais eu aucune prise directe avec la société australienne et ses composantes. Or il parait important d’être familier de ce contexte là pour comprendre certains évènements qui surgissent soudain, parfois avec une brutalité saisissante, et bousculent un déroulement narratif par ailleurs lancinant.

A quoi se raccrocher dès lors ? On se raccroche inévitablement aux images, somptueuses. Les décors de ce no man’s land qui cotoie d’assez près la ville, offrent déjà au cinéaste des possibilités hors normes pour des images magnifiques. Elles le sont d’autant plus que la composition des plans et la photo (signée au générique par le réalisateur lui-même) ne fait que magnifier davantage le décor. L’image exerce une réelle fascination.
Sans doute alors Samson et Delilah nous échappe en partie, en grande partie même peut-être. L’expérience de ce film est quelque peu atypique mais ce qui nous parait certain c’est d’avoir là à faire à un talent rare de metteur en scène.

B.T


Samson et Delilah – Note pour ce film :


Lire aussi :

  1. Cannes 2009 : Présentation de la sélection Un Certain Regard
  2. Vengeance de Johnnie To (2009)
  3. Here de Ho Tzu Nyen (2009)
  4. Kinatay de Brillante Mendoza (2009)
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Aucun commentaire sur “Samson et Delilah (Samson and Delilah) de Warwick Thornton (2009)”

  1. Saki dit :

    A mon avis, l’un des meilleurs films de l’année. Film coup de poing à la fois fascinant et éprouvant.
    Ma critique sur mon blog ici : http://onceuponatimeincinema.over-blog.com/article-actualite—samson-and-delilah—realisateur-warwick-thornton—australie—sortie-25-11-2009—note-4-5-40303059.html

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