Une journée particulière : Histoire(s) de festival N°4 de Gilles Jacob et Samuel Faure (2012)

Une Journée particulière de Gilles Jacob

Pour les 60 ans du festival de Cannes en 2007, Gilles Jacob a eu la très bonne idée de demander à 34 réalisateurs parmi les plus prestigieux alors en activité de réaliser un court-métrage de 3 minutes sur le thème de la salle de cinéma. Le programme réunissant les 34 films a été présenté sous le titre Chacun son cinéma et aura permis à Cannes de  s’offrir un des plus beaux générique de l’histoire du septième art et le faste d’une montée des marches unique en son genre.

Cinq ans, plus tard, pour le 65e anniversaire du festival en 2012, Gilles Jacob propose de révéler en quelques cinquante minutes un peu des coulisses de cette journée particulière. Le film déroule ainsi un programme simple et ordinaire : photo call, interviews avec quelques journalistes triés sur le volet, répétition de la soirée de présentation au Grand Palais sous la direction du metteur en scène Robert Carsen, conférence de presse, montée des marches, la séance, l’agitation dans les cuisines pour le dîner commun le soir et enfin, pour conclure dans une forme d’apothéose, le feu d’artifice sur Cannes.

Cette Journée particulière est largement entrecoupée d’extraits de quelques uns des 34 films de Chacun son cinéma, se déroule de manière très calibrée, et ne laisse pas de place pour autre chose. Le film ne laisse pas les cinéastes se confier face caméra, ce n’est pas du tout l’objet de la démarche de ce document anniversaire. Le seul coup d’éclat tient finalement à l’attitude de Roman Polanski en conférence de presse. Le cinéaste polonais profite de l’occasion pour régler un peu ses comptes avec la presse. Il argue que la photo des 34 cinéastes est prestigieuse et que les journalistes présent se contentent de question pauvres sans profiter de l’opportunité précieuse d’être face à un collège autant inédit et fameux. Polanski quitte donc la conférence de presse puisqu’il y a selon lui mieux à faire.

Une journée particulière est un petit film très modeste qu’il vaut mieux découvrir en dehors du contexte très singulier de Cannes. Il permet de renouer un instant avec l’ambiance comme suspendue et le parfum qui règne sur Cannes pendant le festival. Une journée particulière immortalise une réunion exceptionnelle et dont on remarque aussi, cinq ans plus tard, que la photo n’est déjà plus renouvelable. Raoul Ruiz et Théo Angelopoulos sont toujours présents, pour l’éternité, dans nos esprits, mais ils ont déjà rejoint d’autres palais et d’autres cieux.

Benoît Thevenin

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