Interview avec le cinéaste japonais Takashi Shimizu

A l’occasion de son festival, Gérardmer rend cette année hommage au réalisateur japonais Takashi Shimizu, connu en particulier pour la série « Ju-on » et remaké par ses soins à Hollywood sous le titre « The Grudge ». LATERNA MAGICA est allé à la rencontre du cinéaste, un petit bonhomme très attachant à qui on donnerait volontiers le bon dieu sans confession…


Laterna Magica: Vous avez réalisé de nombreux films de fantômes, qu’est-ce qui vous intéresse particulièrement dans ces histoires là ?

Takashi Shimizu : Quand j’étais petit, j’étais très peureux et j’avais moi même peur de l’éventuelle existence des fantômes. Je me suis mis assez tard à regarder des films d’horreur car ça m’effrayait un peu trop. Quand j’ai commencé à tourner, on m’a proposé le scénario d’un film d’horreur avec des fantômes. Il se trouve que Ju-On a bien marché et que l’on m’a proposé de faire la suite. On m’a ensuite étiqueté réalisateur de film avec des fantômes. Quand j’ai décidé d’arrêter, on m’a alors proposer de faire le remake (The Grudge) aux Etats-Unis. J’ai accepté pour quelques films mais là je crois qu’il est temps de passer à autre chose.

Vous avez des projets ?

J’ai un projet en cours aux Etats-Unis mais avec la grève, ca n’avance pour l’instant pas

De quoi s’agit-il ?

Cette fois il s’agira d’un film de science-fiction avec des extraterrestres. Le casting n’est pas encore fait.

Il y a quelques-temps, Tsai Ming-liang nous confiait qu’en Asie, dès qu’un jeune réalisateur réalisait un film un peu personnel, on lui proposait immédiatement de faire un film de fantômes. N’y a t’il pas là un danger pour les jeunes cinéastes asiatiques ?

Je pense que chacun à son libre-arbitre pour accepter ou refuser des projets. D’autre part, je pense que l’on peut encore très bien réussir à faire des films d’horreur et continuer d’innover. Ce n’est donc pas forcément un travers ou un danger potentiel pour les jeunes réalisateurs. En tout cas, personnellement, j’en suis à un point ou j’en ai assez de tourner des films de fantômes, assez de tourner de des remakes, et j’ai envie de passer à autre chose.

Vous souvez-vous du premier film d’horreur que vous avez vu ?

Il y a eu deux phases. Je suis d’abord tombé par hasard sur un film d’horreur à la télévision et ça m’a alors un peu traumatisé. J’ai complètement arrêté d’en regarder jusqu’à ce que qu’un ami me propose de voir Vendredi 13, le second.

Quel est votre film d’horreur préféré ?

Personnellement, je n’aime pas les films uniquement gore, ou uniquement violent, qui sont trop caricaturaux dans leur genre. Un des films qui m’a le plus marqué, c’est Shining.

Quel regard portez-vous sur la production actuelle de films de genre ?

Il y a eu une vague de films d’horreur et de fantômes venant du Japon. Maintenant, la pluspart de ces films sont formatés et sans intérêt. Je pense qu’il serait bien maintenant qu’il y a ait de nouveau cinéastes, qui apportent de nouveaux sujet et un nouvel élan au genre.

Propos recueillis par Benoît Thevenin à Gérardmer, le 25 janvier 2008.

Traduit du japonais par Léa Le Dimna.

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