Taken de Pierre Morel

La très efficace bande-annonce de Taken nous incitait à une certaine curiosité. Il vaut mieux parfois rester naïf et se laisser embarquer, d’autant plus qu’avec Taken, on ne s’attendait de toutes les façons pas à autre chose, au mieux, qu’a un petit thriller bien ficelé et carré. Ces bien modestes espoirs ne dureront pas plus longtemps que les trois premières minutes du film, le temps d’un constat qui allait s’avérer définitif.

Passe encore les stéréotypes qui alimentent toute l’intrigue même si d’emblée, le destin du personnage joué par Maggie Grace ne nous intéresse plus. Cette dernière incarne une ado de 17 ans laquelle supplie son père de partir quelques semaines à Paris avec sa meilleure amie. Maggie Grace force le trait, courre dans tous les sens pour bien caractériser sa fougue, son enthousiasme et sa jeunesse. C’est autant ridicule qu’agaçant et le moment de son enlèvement n’en est attendu qu’avec plus de délectation.

Sa disparition laissera l’opportunité à son père, sorte de Jack Bauer du pauvre, de reprendre du service. En cinq minutes montre en main, il évalue précisément l’urgence de la situation (96 heures pour sauver sa fille) et grâce à ces très réactifs ex-partenaires, établit l’identité des responsables de l’enlèvement. Si le personnage joué par Liam Neeson est un Jack Bauer du pauvre, l’équipe dans son ensemble fout la risée à une CTU qui dans 24h Chrono, nous a toujours paru d’une assez incroyable efficacité… Mais cessons les parallèles avec cette série. Taken lorgne de toutes les façons sur Hostel et nous reconduit donc à cette image d’une Europe dangereuse ou il ne fait pas bon aller.

Taken est pourtant un film pour moitié au moins Européen : écrit et produit par Luc Besson et Europa Corp ; réalisé par Pierre Morel. Ce dernier s’était distingué avec le monumental nanar d’action Banlieue 13. Il ne fait pas mieux ici. Les scènes d’actions sont illisibles (entre-autres par la faute à de nombreux faux-raccords) quand elles ne sont pas pathétiques (les criminels rateraient une vache dans un couloir). Pas grand chose à sauver donc même si on louera la concision du film. 1h20 est une durée largement suffisante même si soyez sûr que vous aurez toujours quelque chose de mieux à faire que de vous perdre dans cet enfer cinéphile…

Benoît Thevenin


Taken – Note pour ce film : 1/2

Sortie française le 27 février 2008


Lire aussi :

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  2. La pierre de l’attente de Tran Anh Hung (1991)
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