Piranha 3D d’Alexandre Aja

La référence du film de monstres reste (et restera encore un moment ça ne fait pas de doute) Les Dents de la mer de Steven Spielberg. Ce n’est alors probablement pas un hasard si Alexandre Aja, pour son remake de Piranhas convoque dès la scène d’ouverture Richard Dreyfuss, comme dans une volonté de solder ses comptes sans tarder avec le maître-étalon du genre. C’est peine perdue, la séquence est assez peu convaincante. Les effets 3D sont en plus médiocres, une fois encore, mais de toute façon on ne nous à pas laisser le choix de découvrir le film en relief ou non… On fait avec.

Alexandre Aja est sans doute le réalisateur français qui s’est le mieux acclimaté au soleil californien ces dernières années. Après avoir brillamment dépoussiéré La Colline à des yeux de Wes Craven, il nous avait cependant largement déçu avec son second film Hollywoodien, Mirrors, d’après un scénario original… Il s’attaque cette fois à un autre classique du genre horrifique américain des années 70’s, bien que le Piranhas de Joe Dante, s’il a vieilli ne nous parait pas autant désuet que les premiers films de Craven.

Plus qu’un véritable remake, Piranha 3D reprend l’idée des poissons mutants carnivores mais s’embarque dans une histoire quand même très différente. La recette – connue – est très simple : ce sera Sun, boobs and blood, conformément à ce qui a été vendu sur l’affiche.

Dès lors, le film nous parvient relativement tard en France. Piranha 3D est calibré pour la période estivale quand bien même il nous arrive en plein été indien.  Bonne nouvelle, la recette fonctionne tout de même bien. Le film est gentiment décérébré, pas trop non plus, et plutôt fun à voir. Le second degré fonctionne, même si Aja ne va pas aussi loin ici dans le politiquement incorrect que dans La Colline à des yeux.

Il n’en reste pas moins un film réussit , vaillant même, avec une grande scène de massacre dans la dernière partie, qui vaut son pesant et distille un peu de cynisme. Les humains martyrisés se transforment en monstres d’égoïsmes jusqu’à ce que l’on se demande à un moment s’ils ne se font pas plus de mal que ce que les piranhas causent eux comme souffrances. Le meilleur moment restera sûrement celui ou Eli Roth se fait exploser le crâne, scène que l’on a parfois fantasmé pour celui qui est le réalisateur de Hostel.

Festif, timidement amoral parfois, relativement érotique (enfin… pour qui aime les bimbos siliconées) et assez volontaire dès lors qu’il s’agit de rougir l’eau du lac, Piranha 3D remplit son cahier des charges et s’avère une honnête réussite dans son genre, quand bien même la 3D ne sert encore vraiment à rien. L’autre bonne nouvelle, c’est que l’on retrouve Elizabeth Shue en haut de l’affiche, une actrice que l’on a beaucoup aimé mais qui avait disparu de la circulation depuis un moment. On est donc content de la revoir, plus que l’insupportable Jessica Szohr, autant tête à claque ici que dans Gossip Girl.

Benoît Thevenin


Piranha 3D – Note pour ce film :

Sortie française le 1er septembre 2010

Lire aussi :

  1. A l’intérieur de Julien Maury et Alexandre Bustillo (2007)
  2. Une pure affaire de Alexandre Coffre (2011)
  3. Les Murmures du vent (Sirta la gal ba) de Shahram Alidi (2009)
  4. Les chats persans (Kasi az gorbehaye Irani khabar Nadareh) de Bahman Ghobadi (2009)
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Un commentaire sur “Piranha 3D d’Alexandre Aja”

  1. Foxart dit :

    Mouais, mes seuls points d’accord seraient en effet la présence délicieuse d’Elisabeth Shue, et celle du bateau fou exploseur de tête de Roth… Avec le vomi de bite et les flotteurs silicones à peu près ce sont les seules choses qui m’ont plu dans le film…
    Le reste: bullshit !
    Et la 3D POUAH !!!!

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