Jennifer’s Body de Karyn Kusama (2009)

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Jeune scénariste un peu rock, Diablo Cody (oui c’est un pseudo… ) avait fait sensation avec le scénario de Juno, puis persévéré avec la série United States of Tara (avec Tony Colette), diffusée sur le réseau Showtime aux Etats-Unis et sur Canal Plus en France. La jeune scénariste s’est tout de suite imposée, du fait de ses dialogues tranchants, ses réparties cinglantes, et parce qu’elle semble vouloir chatouiller un petit peu la belle image des familles BCBG des banlieues américaines. Juno et United State of Tara jouent ouvertement la carte de la provocation, sauf que ca ne va quand même pas très loin et Diablo Cody ne perverti au final pas grand chose avec son mauvais esprit…

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Son nouveau script, Jennifer’s body, est porté à l’écran par Karyn Kusama, réalisatrice indé révélée par Girlfight puis beaucoup moquée avec Aeon Flux. Après Charlize Theron, elle dirige une nouvelle beauté extra-terrestre, Megan Fox. Un petit pincement de lèvre innocent au bar dans les cinq premières minutes du film et ça y est, le public masculin fond littéralement. Megan Fox est l’argument principal de vente de ce film, difficile de s’en cacher.

La curiosité réside aussi au fait que l’on se demande ce que Megan vaut en tant qu’actrice en dehors de tout contexte de robots géants… Elle fait un peu moins la moue, sa voix ressemble déjà moins à celle d’une hôtesse du téléphone rose, elle joue un petit peu de son image. Bref, elle s’en sort pas trop mal, mais ce n’est toujours pas pour son jeu qu’on l’admire.

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Le film commence sur un ton ironique, avec la voix off de l’héroïne qui nous explique qu’elle ne se voit pas du tout comme un sex symbol… sauf qu’on se rend compte bientôt que si le film tourne autour du personnage de Jennifer, l’histoire est racontée du point de vue de sa meilleure amie, légèrement enlaidie pour ne pas faire d’ombre à Megan mais qui reste une très belle fille (Amanda Seyfried, héroïne de Mamma Mia vue aussi à la télé en meilleure amie assassinée de Veronica Mars).

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Jennifer’s Body raconte l’adolescence : « l’adolescence, c’est l’enfer », première phrase prononcée… Bon ok, le raccourci est un peu court. Jennifer’s Body tourne en dérision quelques comportements ado mais n’est malgré tout pas très pertinent de ce point de vue. La combinaison adolescence/horreur a de meilleurs référents à commencer par l’inégalable Carrie de De Palma d’après Stephen King, et même plus près que nous sur un sujet très proche, All the boys loves Mandy Lane s’est avéré mieux qu’une bonne surprise.

Après, soyons honnêtes, Jennifer’s Body ne manifeste pas non plus de hautes ambitions et joue un tout petit peu de certains codes. La référence à Carrie, on la sent venir à quatre kilomètre et finalement, le scénario prend un virage qui l’en écarte heureusement. Le film s’assume pour ce qu’il est, une petite série B horrifique et drôle, et se montre assez efficace, quoique prévisible et frustrant.

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Frustrant à divers degrés. Le film est relativement gore, mais pas trop. On s’amuse, mais on ne rigole pas non plus à gorge déployée. Megan Fox est filmée sous toutes les coutures, enfin non pas complètement, exeptions faites de toutes les parties qui « intéressent ». Le baisers lesbien pour augmenter la côte sulfureuse du film ? Oui, mais la séquence arrive presque comme un cheveu sur la soupe et n’est pas très érotique. Et encore, on ne parle même pas du vomi noir et en image de synthèse de Megan, qui inévitablement rappelle le vomi vert de L’Exorciste, autrement impressionnant.

Au final, Jennifer’s Body est juste un petit film anecdotique, qui remplit le cahiers des charges sans remplir excessivement la barque. C’est là l’occasion pour Megan Fox de se défendre un peu plus en tant qu’actrice que ce que le misérable rôle de bimbo qu’elle tient dans Transformers lui permet et elle s’en tire honorablement. Mais comme de toute façon, beaucoup iront la voir pour d’autre raisons… Oui Megan y est parfaite ! Pour le reste, Jennifer’s Body est sympathique et on passe un bon moment… mais dans un style pas si lointain, n’arrive certainement pas à la cheville du Jusqu’en Enfer de Sam Raimi…

Benoît Thevenin


Jennifer’s Body – Note pour ce film :

Sortie française le 21 octobre 2009

Lire aussi :

  1. Transformers 2, la revanche (Transformers: Revenge of the Fallen) de Michael Bay (2009)
  2. Vengeance de Johnnie To (2009)
  3. Le Ruban Blanc (Das Weisse Band) de Michael Haneke (2009)
  4. Kinatay de Brillante Mendoza (2009)
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Aucun commentaire sur “Jennifer’s Body de Karyn Kusama (2009)”

  1. Val' dit :

    Moi j’ai envie de le voir mais pas forcement que pour Megan Fox.
    J’aime bien ce coté Carrie :)
    Ca me fait aussi penser à un épisode de Smallville dans la saison 1…
    Mais bon ça c’est autre chose ^^

  2. vierasouto dit :

    Bonjour! Moi aussi, ça m’a fait penser en mille fois plus luxe et très convenable à « All the boys loves Mandy Lane ». Dans le genre sophistiqué, plutôt une agréable surprise pour passer un moment pas prise de tête.

  3. Rom_J dit :

    Je préfère quand en plus d’être physiquement intelligentes, les actrices sont bluffantes dans leur rôle.

    Megan Fox, dans Transformers ce n’était pas ça, ici en te lisant il semble qu’elle s’améliore nettement sans encore emballer. J’attendrai le suivant !

    Et c’est vrai qu’Amanda Seyfried est vraiment enlaidie pour l’occasion. Dans Mamma Mia (sic, je l’ai vu), elle était plutôt très jolie

  4. Vlad dit :

    J’en attends pas un chef d’œuvre, tout au plus un nanar sans prise de tête mais j’irai certainement le voir pour le fun car malgré tout ce que j’en ai vu ça avais l’air sympa 😛

  5. amélie dit :

    Une prise de risques certaine pour la comédienne qui aurait pu se contenter de rester dans le registre des films à gros budgets, avec succès quasiment assuré au box office en prime. Une tactique plutôt maligne de la brune, qui n’a pas fait la même erreur qu’une certaine Lindsay Lohan. Persuadée que le film à budget rikiki Very bad trip ne marcherait pas, celle-ci a refusé le rôle. Verdict, carton de la comédie éthylique et un nouveau raté pour la rousse.

  6. Frasse-Mathon Michaël dit :

    Mon avis quant à ce film est plutôt mitigé : d’un côté, je trouve que la réalisatrice fait plutôt bien son travail. La mise en scène est soignée sans être trop tape à l’oeil. Il y a une belle tension dans la séquence où Jennifer revient chez Needy après avoir été possédée. Il y a aussi une bonne direction d’acteur. Megan Fox joue encore une fois de son côté bimbo sulfureuse mais mais a tout de même un repertoire de jeu plus vaste que dans Transformers. Quant à Amande Sefryed, elle est douée en général. La BO quant à elle est entrainante. Quant au scénario, que dire ? Je le trouve assez fumeux et creux, pour un script écrit par une soi-disant « virtuose ». L’humour des répliques tombent à plat, et on se demande à la fin du film où est-ce qu’ils ont voulu en venir…

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