Le Ruban Blanc (Das Weisse Band) de Michael Haneke (2009)

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Retour en Autriche pour Michael Haneke, lequel signe un film complexe qui mérite une attention toute particulière pour être pleinement compris.

Le Ruban blanc raconte l’histoire d’un petit village autrichien à l’aube de la première Guerre Mondiale. Des actes de malveillances sont constatés qui vont peu à peu contaminer l’ambiance au sein du village, les relations entre tous les individus…

Si Michael Haneke est doué pour décortiquer les comportements humains, ce qui lui est incontestable, la démarche est cette fois plus compliquée à assimiler avec ce Ruban Blanc.

Le Ruban Blanc est un film difficile, austère, à la forme dépouillée, à la mise en scène parfois un peu théâtrale. Mais le film est également complexe, d’une richesse incroyable. Il nécessite une attention très particulière, peut-être même une seconde vision pour être saisis dans des largeurs raisonnables, d’autant que le film est long et lent (2h30) et que les conditions de sa découverte n’étaient pas forcément optimales.

Si le film est complexe c’est aussi parce qu’il est infiniment subtil, avec une action qui se déroule très tranquillement et en surface. Les clés pour une bonne compréhension et une analyse juste ne sont pas toujours évidentes. Le Ruban blanc est de fait un film très hermétique, un métrage dans lequel on peine à entrer mais qui nous accompagne encore longtemps après les lumières rallumées.

Benoît Thevenin


Le Ruban blanc – Note pour ce film :

Sortie française le 21 octobre 2009

Lire aussi :

  1. Funny Games U.S. de Michael Haneke (2008)
  2. Amour de Michael Haneke (2012)
  3. Funny Games de Michael Haneke (1997)
  4. Benny’s video de Michael Haneke (1992)
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Aucun commentaire sur “Le Ruban Blanc (Das Weisse Band) de Michael Haneke (2009)”

  1. pas d’accord avec ta critique, le ruban blanc est une arnaque pour faux intellos.
    ma critique sur http://discutheque.canalblog.com/

  2. prevalli dit :

    pas d’accord un excellent film.

    Tout d’abord les acteurs joue merveilleusement.

    Pour moi deux plans résume le film.
    Celui ou le plus jeune enfant du pasteur demande à son pére dans un entretien froid si il peut garder un oiseau blessé qu’il a récupéré.
    On voit le pére qui lui explique qu’un oiseau ayant été tenu en captivité peut rester en cage et la supporte, tandis qu’un oiseau ayant connu la liberté ne tolére pas la cage bien longtemps. Et il demande à son fils l’engagement de libérer l’oiseau. (pensez à l’analogie entre l’oiseau et les enfants du pasteur, analogie soulignée par le meurtre de pipsi, l’oiseau en cage tué et mis en forme de croix sur le bureau du pasteur).

    Plus tard l’enfant donne l’oiseau guéri à son pére pour remplaçer l’oiseau captif. Le pére est ému de ce geste, et pourtant pour satisfaire son désir et atténuer sa peine, il va accepter ce don, priver l’enfant de cet oiseau et mettre cet oriseau en cage définitivement malgré son sermon fait précedemment.

    La liberté, jamais, la générosité jamais, l’expression du sentiment jamais.

  3. Tournut Dominique dit :

    Tout à fait d’accor avec Monique Filard. D’ailleurs, ce film porte mal son nom, il devrait plutôt s’appeler l’étouffoir. Le réalisateur dit nous présenter le monde rigide de l’Allemagne au début du 20ème siècle. Peut-être… Mais je me demande s’il ne met pas en scène ses propres névroses. Bref, je ne partage pas l’avis de la critique en général, et j’y vois, une fois de plus, une forme de snobisme…

  4. Benoît Thevenin dit :

    @ Foxart. Tu as tord ;). je connais tes réticences, ton rejet catégorique de la « méthode » Haneke, mais à la rigueur, c’est bien avec ce « Ruban Blanc » que tu peux te réconcilier un temps avec son cinéma. Accorde lui sa chance à l’occaz’…

  5. Jean Pirandello dit :

    @ Monique Filard : Lorsque l’on se permet de dénigrer d’une façon aussi désinvolte une critique très bien écrite et argumentée et de renvoyer les lecteurs à sa propre critique, la moindre des politesses est d’offrir un avis aussi bien argumenté que celui de Benoit Thévenin. Hélas pour nous – et pour vous – ce n’est pas la cas. J’ai lu vos quelques lignes à propos du film de Haneke. Il s’agit d’un avis très superficiel et plein de mauvaise foi. Et surtout plein de méconnaissance du cinéma. Ce n’est pas parce qu’on est un grand consommateur de cinéma – et vous l’êtes visiblement – que l’on a un avis autorisé sur la question. Que connaissez-vous de l’art de la mise en scène ? Rien, visiblement, puisque vous exécutez en 2 lignes les sublimes plan-séquences, extraordinairement bien orchestrés, du film le Ruban Blanc en laissant entendre que Haneke ne sait pas où placer sa caméra et qu’il n’aurait aucune science du cadrage. Chez Haneke nous sommes loin du cinéma de divertissement et de la production ordinaire américaine. Chez lui, la place de la caméra est affaire de morale (pour paraphraser Godard). Il ne s’agit pas de produire du spectacle mais de mettre en forme un point de vue, une vision du monde. Vous êtes sans doute réfractaire à ce type de démarche. Un objet artistique ce différencie en cela d’un produit de consommation : il exige des efforts et de la patience. Car après l’ennui que l’on éprouve inévitablement, c’est le vertige qui nous saisit !

  6. Cher Jean,
    vous avez fait l’effort d’écrire un commentaire plus long que mon post et je me sens donc obligé de vous répondre. Je constate que vous avez passé pas mal de temps sur la discuthèque, vous aurez donc constaté que c’est un lieu ou le second degrès est de mise! Il existe des milliers de blogs ou vous trouverez des articles de deux pages qui encensent le ruban blanc; ici le principe est de faire court et si possible avec humour. Alors évidemment j’exagère, c’est volontaire, le ruban blanc n’est pas une merde et Haneke est talentueux c’est indéniable. J’avoue avoir été embété au moment de donner une note à ce film car il est évident qu’il y a plus de reflexion et de talent derrière celui-ci que derrière certaines « comédies américaines » que j’ai mieux notées. Mais sincèrement je ne peux pas conseiller ce film, on ne passe pas un moment agréable ( je sais bien que cela n’a jamais été le but du réalisateur ). Ce que je reproche aussi au ruban blanc c’est d’être volontairement élitiste, il est vrai que ce film fait parler, qu’il continue à vous habiter longtemps aprés le visionnage mais admettez qu’il y a au moins trente minutes de trop et qu’il aurait pu être un peu plus clair quant à la culpabilité des enfants sans que cela n’entache son oeuvre! C’est un film de masturbation mentale fait par et pour de soit disant intellos mais étant donné votre manière de vous exprimer et de citer Godard je ne suis pas surpris que vous ayez aimé.Pour conclure, chaque spectateur a le droit d’avoir un avis,autorisé ou non au sujet du film qu’il vient de visionner et de le partager si bon lui semble!!!
    Monique.

  7. Foxart dit :

    Bon OK, j’irais donc voir ça avec ma flagelle, ma combi en latex cul nu, mon masque étouffoir et mon coussin en lame de rasoir.
    Je sens que je vais prendre un pied d’enfer ! lol

    Nan, sérieux, je t’écouterais et m’infligerait ça sur Canal dans un an…

  8. Cactus dit :

    Meilleur qu’un Bergman à sa grande époque : en V.O uniquement , bien sûr !

  9. PHILMUS dit :

    POUR MOI QUI AIS VU CE FILM 6 FOIS , JE PEUX DIRE QU IL S AGIT DU MEILLEUR FILM QU IL M AIT ETE DONNE DE VOIR DEPUIS 40 ANS QUE JE VAIS TOUTES LES SEMAINES AU CINEMA . EVIDEMMENT , IL EST PREFERABLE DE S INTERESSER AU THEME SI ON VEUT APPRECIER CE CAVIAR . DIRE QUE TOUT EST PARFAIT DANS CE CHEF D OEUVRE , JE CROIS QUE JE SUIS OBLIGE DE L AFFIRMER . BIEN ENTENDU SI ON A ETE NOURRI AUX PRODUCTIONS HOLLYWOODIENNES , ON NE POURRA JAMAIS ENTRER DANS L UNIVERS DES NON DITS DE CE FILM SI INTELLIGEMMENT ECRIT , SI RAFFINE AU NIVEAU DE LA MISE EN SCENE ET DE L ECLAIRAGE . QUANT AUX CADRAGES , ILS DEVRAIENT ETRE ENSEIGNES DANS TOUTES LES ECOLES DE CINEMA DU MONDE . LE SCENERIO ET LES DIALOGUES SUBLIMISSIMES SONT UN ENCHANTEMENT ; JE PENSE EN PARTICULIER A LA SCENE DU PONT AVEC LE PETIT GARCON OU CELLE ENTRE LE MEDECIN ET SA SERVANTE DANS LA CUISINE . QUANT AU PLAN CONCERNANT LE PETIT TRISOMIQUE QUE L ON RETROUVE LA NUIT DANS LA FORET , IL ME HANTERA LONGTEMPS . UN CHEF D OEUVRE ABSOLU A VOIR , A REVOIR ET A CONSOMMER SANS MODERATION . UNE SPLENDEUR !

  10. « Les clés pour une bonne compréhension et une analyse juste ne sont pas toujours évidentes » – i dont get it.. :(

  11. Critique intéressante.

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