Siddik Barmak (« Osama », « Terre et cendre ») n’est plus le seul cinéaste irakien que nous connaissons. Shahram Alidi se fait même une place de choix avec ce sublime premier film.
Le murmure du vent n’est pas un film narratif, même si l’on suit un postier dans les montagnes du Kurdistan irakien. Ce premier long-métrage est hanté par les fantômes de la guerre, les cicatrices sont largement apparentes, mais le regard du cinéaste nous épargne très largement toute perception compassionnelle.
Si le film n’est pas vraiment narratif c’est parce que le cinéaste promène sa caméra au gré de son voyage dans les montagnes. Les paysages sont magnifiques, mais ce qui fascine et hypnotise même, ce sont chacun de ses plans composés par le cinéaste. Shahram Alidi fait preuve d’une inventivité exceptionnelle, dans sa réalisation et ses cadrages. Cela confère à l’oeuvre un charme poétique très agréable. Il faut se laisser porter par la grâce de ce film, ce murmure toujours perceptible, et laisser son coeur s’ouvrir aux fractures de ce peuple kurde qui aura tant souffert.
Le murmure du vent est pour nous une fantastique découverte, un métrage simple et lumineux. Le film est court (1h15), mais dense. Shahram Alidi dévoile lui un talent rare, exceptionnel même et l’on attend déjà qu’il nous redonne des nouvelles. Celle-ci est en tout cas très bonne et, quand dans un pays ravagé le cinéma commence à renaître, il est un signe qui apparaît et qui indique sans doute que les gens souffrent un peu moins et éprouvent le besoin de s’exprimer, de raconter leurs histoires…
Benoît Thevenin
Le Murmure du vent – Note pour ce film :
Lire aussi :
j’ai eu la chance de voir ce film au festival de Cannes. Whisper with the wind se vit, il est un poème. L’inventivité des images cinématographiques, le rythme, dans la lignée d’Herzog, est révolutionnaire pour notre monde ou les modes de lecture se modifie profondemment. Nous vivons le danger (l’oppresseur est peu montré), dans un univers ou la communication de la petite radio se fait plus importante et plus réaliste que l’appel de dieu. Un message humaniste que je ne vois dans aucun cinéma. Aucune programmation? Je suis exaspéré qu’un tel film soit si peu (ou pas) représenté.
Si vous avez des informations permettant de se procurer ou revoir le film, je serais le plus heureux!!!
Merci d’avance, et courez voir SIRTA LA GAL BA !
Malheureusement je n’ai aucune information à partager pour le moment concernant la programmation de ce film. Comme beaucoup de films de Cannes, il est possible qu’il soit diffusé dans quelques salles parisiennes au printemps prochains, mais c’est une sortie qui, si elle arrive, ne sera pas beaucoup relayée… Je ferai de mon mieux pour défendre le film si jamais je vois qu’il est diffusé quelque part. Il est vrai que c’est un fabuleux objet de cinéma et qu’il est important de le recommander