Une histoire d’amour fou pas si folle que ça et un Almodovar qui avec ses « Etreintes brisées » nous laisse sur notre faim.
Almodovar a réuni ses acteurs fétiches du moment (Penélope Cruz, Blanca Portillo etc.) pour une classique romance passionnée, dans le plus pur style du plus emblématique cinéaste de la Movida. Tous les ingrédients du cinéma d’Almodovar sont là, nous laissant peu d’air pour nous surpendre, et ne prenant aucun risque non plus de décevoir.
Etreintes brisées plaira, à n’en pas douter, car le film porte la signature de son auteur et est assez consensuel pour laisser le moins de monde possible à la marge. Mais il n’y a là aucune folie propre au cinéaste, aucune flamboyance dans les sentiments. On contraire, Etreintes brisées paraît comme étouffé dans l’affect.
On oublie pas cette quête assumée par Almodovar de vouloir à tous prix conquérir la Palme. Le prix payé semble être un certain sacrifice au niveau du caractère passionnel de cette histoire. L’histoire est très romancée mais est comme bridée. La séquence inaugurale, une scène de séduction entre un aveugle et une très belle jeune femme blonde, augurait pourtant de l’exact contraire de ce qui vient d’être dit.
En manquant de nous surprendre, Almodovar nous ennuie un peu, d’autant qu’Etreintes brisées est long (2h). Même lorsqu’il se site lui même ou convoque quelques préférences cinéphiles, il ne nous intéresse pas. En revanche, les acteurs sont fantastiques, comme à l’accoutumé dans son univers. Comme à son habitude aussi, le film est comme un chant d’amour à la Femme.
La conclusion est étonnante, avec une sorte de profession de foi qui est lancée et dont on espère qu’elle n’augure en rien du cinéma à venir d’Almodovar : « finir coûte que coûte le film, même à l’aveugle ». C’est du Woody Allen, et pas le plus fameux (cf. Hollywood Ending). Mais attention, ne me faite pas dire ce que je ne dit surtout pas. Almodovar n’a rien à avoir avec Woody Allen. Et si Etreintes brisées déçoit en regard du parcours d’Almodovar et des promesses qu’il suscite à chaque fois, on ne peut pas nier la qualité du film, sa maîtrise scénaristique et visuelle, laquelle lui reste très personnelle. Un petit Almodovar reste un très bon film.
Benoît Thevenin
Etreintes brisées
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Même sentiment que de voir « La Chinoise » après « Pierrot le fou » de Godard ? En tout cas je ne comprendrai jamais la course à la Palme d’Or. Malgré tout, ta critique me donne quand même envie d’aller le voir, je suis intrigué…
C’est étrange ce terme de « petit » Almodovar m’incite encore plus car je me souviens que La Mauvaise réputation ou En chair et en os bénéficie de la même « réputation et ce sont souvent mes préférés…
Les images que j’ai pu en voir m’ont totalement transporté !
Je pense que ça sera une projection obligée pour moi cette semaine !
Il me tente vraiment bien ce film aussi je dois dire. Je vais peut être profiter de mes vacances pour le voir.
Personnellement je n’ai jamais été déçu par Almodovar et là je considère ce film comme de la haute couture cinématographique. Avec lui on sait toujours à quoi s’attendre mais là j’avoue que j’ai été subjugué et je le remercie de me donner autant de plaisir, quant à l’intéprétation, sublime.
Je viens d’aller voir « Etreintes brisées »… Et je te suis entièrement. 2 étoiles décevant lorsqu’on apprécie Almodovar d’habitude. Même si on reconnait sa patte on reste étonné par un scénario si lisse, si classique.
quand même … je l’ai aimé !
Il est si rare dejá
avoir
sensibitité……………..