No habrá paz para los malvados d’Enrique Urbizu (2011)

L’inspecteur Santos Trinidad enquête sur la disparition de jeunes colombiennes immigrées. Une nuit, il impose sa présence dans un bar nocturne en train de fermer ses portes. Une fusillade éclate dans laquelle il tue trois personnes mais il laisse échapper un témoin. Santos efface toutes les traces derrière lui et va poursuivre ses investigations. Bientôt, une équipe de police dirigée par une jeune juge enquête sur ce triple meurtre…

Le film repose d’abord sur le charisme de Jose Coronado, héros de tous les films d’Enrique Urbizu mais ici quasiment méconnaissable dans la peau de Santos Trinidad. Le personnage d’abord insaisissable, oeuvre en roue libre, sans que l’on soit certain qu’il soit un flic corrompu ou non.

Enrique Urbizu déploie une intrigue dense qui va laisser tout le champ à Santos pour se révéler. Les ressorts dramatiques sont nombreux, les pistes se multiplient et il est difficile de prévoir où l’histoire finira par conduire le spectateur. Thriller sous tension, No habrá paz para los malvados est hanté par l’histoire récente de l’Espagne, les attentats de Madrid en 2004 notamment, mais condense assez de sous-intrigues pour tenir constamment le spectateur en haleine. La réalisation de Urbizu ne gâche rien de l’efficacité du récit. Le style est nerveux mais le cinéaste ne cède pas à l’esbroufe. Au contraire, il prend le temps d’installer les scènes et de faire monter la pression.

Le film a été le grand vainqueur des Goyas 2012, remportant 6 statuettes dont celles de meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur et meilleur scénario, le tout au nez et à la barbe de Pedro Almodóvar et son fantastique La Piel que habito (ou bien de Blackthorn et Eva) ! Ces récompenses sont toujours a relativiser, bien sûr, mais c’est un indice véritable de la qualité du film, un thriller bourru, rock’n roll mais toujours maîtrisé, avec le sens du cinéma, et qui laisse le spectateur en quasi état de choc.

B.T

No habrá paz para los malvados ****

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