Beautiful Miss Jin (Misseu Jineun Yeobbeuda) de Jang Hee-chul (2011)

Aux abords de la gare de Dongrae, un quartier de la ville de Busan, vit Miss Jin, une icônoclaste SDF d’une cinquantaine d’année. Elle est accompagnée d’un petite fille mignonne et mutique, et bientôt d’un autre SDF, alcoolique sympathique. Le film se veut positif et pas misérabiliste. Jang Hee-chul, pour son premier long-métrage, fait le choix d’une fable sociale où tout le monde il est beau, et tout le monde il est gentil. Si certains personnages osent être méchants, Miss Jin est là pour remettre tout le monde dans le droit chemin.

Le cinéaste mise sur l’énergie débordante de son héroïne qui en fait des caisses, et sur le charme attendrissant des deux autres personnages, la petite fille mutique mais pas muette, l’alcoolique naïf et rigolo. Le trio apporte un peu de vie dans le cadre monotone de ce quartier où il n’y a semble t’il rien et où le gardien du passage à niveau s’ennuie ferme. Miss Jin bouscule les normes qui voudraient peut-être la voir mendier du matin au soir, et préfère squatter le hall de gare pour regarder à la télé des soaps débiles devant lesquels elle réagit avec fort enthousiasme. Toute cette énergie, rapidement agaçante pour le spectateur, se déploie dans le vide. Que ce passe t’il durant l’heure et demi que dure le métrage, quel est la finalité de ce récit ? Il n’y en a aucune, sinon un voyage opportun qui offre une possibilité de s’échapper enfin de cette sois-disant fable. Toute cette naïveté n’émeut guère, à moins de tomber dans le panneau agité par le cinéaste. Parce qu’en effet, la petite fille est tellement sage et tellement mignonne, qu’elle suscite facilement tous les suffrages… mais on peut tout aussi bien trouver que la petite est utilisée tel l’ingrédient clé d’une formule magique qui ici ne fonctionne pas le moins du monde (pour ne pas dire écoeure).

Benoît Thevenin

Beautiful Miss Jin **

Lire aussi :

  1. Miss Bala de Gerardo Naranjo (2011)
  2. Little Miss Sunshine de Valerie Dayton (2006)
  3. Miss Lovely d’Ashim Ahluwalia (2012)
  4. Nana de Valérie Massadian (2011)
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