En Indonésie, une jeune femme seule débarque dans un camp de boat people après trois semaines d’un long voyage. Elle se lie avec un homme, seul également, et qui est comme elle vietnamien. Dès années plus tard, ils sont à Paris dans le quartier des Olympiades, parents d’un bébé. Le mari découvre un jour une vérité cruelle et insupportable qui le fait fuir…
Deuxième et dernier court-métrage de Tran Anh Hung avant son passage au long, La Pierre de l’attente s’inspire d’une légende vienamienne énoncée en préambule du récit : « un marin-pêcheur découvre que sa femme est en réalité sa soeur qu’il croyait morte depuis longtemps. Il prend la mer pour ne plus revenir. Chaque jour, sa femme amène leur enfant sur la falaise et guette le retour de son mari. Les dieux pris de pitié les transforment en rocher. Depuis, les marins en difficulté se tournent vers cette « Pierre de l’attente » et disent « Faites que nous puissions nous en sortir car nos femmes et nos enfants nous attendent. » »
En transposant cette légende à l’époque moderne, le cinéaste rend compte des blessures d’un peuple vietnamien déchiré et traumatisé. La mise en scène très stylisée vise à l’épure. Tran Anh Hung décrit le quotidien fragile de ce couple, en particulier cette femme et son enfant tellement dépendants du mari. La vie ne s’organise que lorsque celui-ci est présent : les chaises sont occupées, la femme fait la cuisine etc. Lorsque le mari part, son épouse se fane, comme la plante à l’intérieur de l’appartement. Le froid qui règne se fait de plus en plus menaçant. Comment survivre seule et si loin de sa terre natale ?
Découvrez ci-dessous ce joli film, émouvant et tout en subtilité, dans son intégralité (20 min) mais sous-titré en espagnol. Même si vous ne maitrisez pas cette langue, cette version reste intelligible et appréciable. Les dialogues sont simples et facilement compréhensibles et Tran Anh Hung en fait de toute façon l’économie. Bonne découverte !
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